La Bête et Bethany, tome 1

La beauté a un prix. Ebenezer Tweezer est bien placé pour le savoir. Son secret ? Il héberge depuis 511 ans une bête aux incroyables pouvoirs magiques dans son hôtel particulier. En échange de mets toujours plus rares et délicats, la bête lui fournit de l’argent, des objets de valeurs et le précieux élixir qui permet à Ebenezer de rester jeune et fringant. Ses œuvres d’art lui tiennent lieu de compagnons, et bon an mal an, il s’accommode des caprices culinaires de son hôte, toujours plus grosse et exigeante, et de cette vie solitaire, puisqu’elle est opulente.

Mais, un jour, la bête lui réclame un mets inédit : pour son prochain repas, elle veut dévorer un enfant. Même si Ebenezer a autant d’empathie pour l’humanité que pour une boîte de raviolis, il trouve la pilule un peu dure à avaler. Il refuse tout d’abord, mais la bête se braque : elle ne lui fournira plus une goutte d’élixir avant d’avoir senti craquer sous ses dents les os tendres d’un petit humain grassouillet.

Ebenezer, vieillissant à vue d’œil, part donc à la recherche de l’enfant le plus déplaisant possible, histoire de trouver un compromis avec sa conscience morale embryonnaire. C’est à l’orphelinat local qu’il trouve son bonheur : Bethany, une petite fille insolente, butée, en un mot détestable. Il ne reste plus à Ebenezer qu’à la faire grossir un peu, avant de l’offrir en pâture à la bête. Mais le plan d’Ebenezer comporte deux failles : Bethany est très maligne, et ils ont tous les deux le cœur moins sec que prévu.