Jusqu’à ce que mort s’ensuive

« Ceux devant qui se sont dressés, sous l’éclatant ciel bleu de juin, ces deux effrayants chefs-d’œuvre de la guerre civile, ne les oublieront jamais » : Victor Hugo, dans un chapitre des Misérables, évoque ainsi les deux plus formidables barricades de l’insurrection parisienne de juin 1848, dont il fut un témoin et même un acteur. À la tête de l’une un « gamin tragique », ouvrier mécanicien, derrière l’autre un géant truculent, ex-officier de marine.
Emmanuel Barthélemy, l’ouvrier, et Frédéric Cournet, le marin, ne sont pas des personnages de fiction, ils ont réellement existé. Ils ont beau se battre du même côté en ces jours de sang, ils vont devenir des ennemis mortels. Hugo résume leur destinée furieusement romanesque en quelques lignes qui m’ont donné envie de reconstituer du début jusqu’à la fin, de Paris à Londres, l’histoire croisée de ces deux figures oubliées des révolutions du dix-neuvième siècle. On y voit des barricades, le bagne, des évasions, un coup d’État, un duel à mort, plusieurs meurtres, le gibet, et des comparses comme Karl Marx et Napoléon III. Et Hugo lui-même, excusez du peu.
C’est ce livre.

Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès

« La photo a fait le tour du monde. Xavier Dupont de Ligonnès retirant trente euros à un distributeur automatique du sud de la France quelques jours après avoir « supposément » assassiné de sang-froid sa femme, leurs quatre enfants et leurs deux chiens. Pour moi, ce fut un choc, une espèce de mission dont je me suis senti aussitôt investi. Cette histoire m’obsède depuis 2011. Treize ans ont passé sans que je cesse une seule seconde de penser à lui. Je suis capitaine de police et écrivain, la combinaison parfaite pour me lancer dans l’enquête de ma vie. Ligonnès hante mes jours et surtout mes nuits. Il n’y a qu’une seule manière pour que je mette fin à cette torture, retrouver Xavier Dupont de Ligonnès… »
Dans ce « roman-quête », Romain Puértolas, ancien capitaine de police et auteur à succès de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, lie avec brio une rigoureuse investigation policière à une fiction aussi étonnante que jubilatoire, révélant, peut-être, le fin mot d’une déroutante affaire judicaire.

Les Exaltés

Allemagne, XVIe siècle.
Martin Luther et Thomas Müntzer ont tout pour être frères.
Ils partagent la même foi, la même culture, le même engagement contre les dérives du clergé. Pourtant, ils vont s’affronter, un combat à mort dans cette noire Allemagne où brillent trois visages de femmes, trois nonnes en rupture de couvent: Dotty, Ottilie et Katharina.

L’un défend que tous les biens doivent être mis en commun, l’autre que l’Église doit être réformée sans que l’autorité des puissants ne soit remise en cause. Thomas Müntzer prend le parti des paysans, réduits au servage par leurs seigneurs, rançonnés par l’Église, tandis que Martin Luther soutient les princes catholiques et protestants, unis pour maintenir l’ordre féodal.
Le conflit tourne à la guerre civile…

Un roman d’aventures haletant, solidement documenté, où les corps se heurtent et se blessent en quête d’une impossible vérité.

Avec les fées

L’été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C’est dommage : les yeux de l’homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : « C’est bien curieux les hommes… Depuis la mort des fées, ils n’y voient plus du tout et ne s’en doutent point….